Châtenoy dans le Loiret (45260)
Châtenoy est une commune française située dans le département du Loiret et la région Centre. Cette commune dépend de l’arrondissement d’Orléans, et fait partie du canton de Châteauneuf sur Loire. Située sur la route de Sully à Bellegarde, entre la forêt et le canal d’Orléans, à 14 km de Châteauneuf et 41 d’Orléans. Les communes limitrophes sont Sury-aux-Bois, Auvilliers, Beauchamps-sur-Huillard, Coudroy, Vieilles-Maisons-sur-Joudry, Bouzy-la-Forêt, Saint-Martin-d’Abbat. Les habitants se nomment des castanéens et des castanéennes.
Histoire et géographie de Châtenoy
Le canal d’Orléans traverse le territoire de la commune. La superficie de la commune est de 25,84 km2, son altitude est de 109 m au minimum et au maximum de 139 m, sa superficie est de 2 584 hectares. En 1869, son territoire de 469 ha de terrain tertiaire moyen, produisait du blé noir, des menus grains et du vin.
Cette vaste étendue forestière parsemée d’étangs offre aux promeneurs, des sites très variés comme son petit bourg et l’église Saint-Loup, le Canal, l’Etang de la Noue Mazone ou encore le Château de la Rivière du XVIIème.
Le nom de Châtenoy (Castanetum in bosco), vient de l’arbre le châtaignier Dès le IXème siècle, l’abbaye de Saint-Benoît possédait à Châtenoy un domaine et une mairie. Les maires (majores), à cette époque, étaient des hommes chargés de rendre la justice, d’administrer un domaine, de veiller à son conservation, d’en percevoir les revenus. Plus tard ils devinrent fermiers généraux, percevant les rentes et revenus à leurs risques et périls.
Au XVIIIème siècle, Châtenoy était du diocèse de Sens, de l’archidiaconé et doyenné de Gâtinais, de conférence de Lorris, de l’élection de Montargis, et comptait 250 habitants. L’archevêque de Sens nommait le curé. En 1869, Châtenoy compte 508 habitants, y compris ceux des hameaux de Goguette, Blésine, La Fontaine. La poste est à Lorris.
Les paroisses limitrophes sont Sury-aux-Bois, Auvilliers, Beauchamps, Coudroy, Vieilles-Maisons, Bouzy, Saint-Martin d’Abbat.
L’église sous le vocable de saint Loup et de saint-Séverin a 18 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur, et peut contenir 200 personnes. Elle est sur le cimetière et à 60 mètres du presbytère. L’école est dirigée par un instituteur. Les confréries de la sainte Vierge et de saint Loup existent à Châtenoy.
La place de Châtenoy depuis 1813
La place se définit par rapport à l’église, dont le chœur constitue la plus ancienne construction du bourg (XIème siècle), et l’axe de circulation nord-sud, qui est devenu l’actuelle départementale 948. Elle est traversée par l’axe de circulation ouest-est, de Chicamour à Vieilles-Maisons. Elle domine la rive nord du Huillard. La plus ancienne représentation de la place dont nous disposions est l’image qu’en donne le cadastre de 1813.
L’église, avec sa sacristie vers le sud, plus courte mais avec un caquetoir, est totalement entourée par le cimetière : toute mort est une mort chrétienne. Un calvaire le confirme au sud de la place. Les alignements de façades correspondent en gros à la situation actuelle. La seule nuance se situe dans l’angle sud-ouest : la voie vers la forêt et Bouzy, c’est notre chemin de l’étang dont la levée permet une traversée de la vallée même par temps humide. La parcelle 161 correspond à un relais de poste. Les façades tournées vers la place correspondent très souvent à des commerces ou à des ateliers d’artisans.
Avec la photographie, l’imagination a moins besoin de travailler. Commerces et ateliers sont bien là. Dans l’angle de la route de Bellegarde, chez Blondeau, on loge toujours à pied et à cheval mais le tombereau qui peut circuler au milieu de la chaussée est obligé de cohabiter avec une des premières voitures automobiles. La nouvelle route est tracée, depuis les années 1850, grossièrement délimitée par des pavés de calcaire formant caniveau et des trottoirs. Sable, gravillons, cailloux sont les matériaux de la route et de la place.
La nef de l’église a été allongée (en 1861-62) en même temps que le cimetière était transféré à son emplacement actuel. Des arbres ont poussé, librement ou de façon bien organisée comme devant l’ancien presbytère, sur la gauche. Une borne protège des roues de charrettes l’épicerie du coin dont le mur a été annexé par une des premières traces publicitaires, le chocolat Menier. Aucun poteau dans le paysage.
Sous cet autre angle de la place, on voit que le clocher a maintenant un petit voisin, sous la forme du monument aux morts. A la différence des images précédentes, nous sommes donc après 1920. Tous les grands arbres ont été abattus et des haies aménagées, vers et autour du monument. Des poteaux de bois sont apparus. Depuis 1911, Châtenoy dispose d’un poste téléphonique qui sert, au départ, pour toute la population. L’électricité arrivera par la route de Lorris dans les années 30.
Une vue aérienne permet d’observer la place dans son ensemble. Les poteaux de béton, le goudron montrent qu’on veut du solide. A noter, au nord de l’église, la salle des fêtes, baraquement arrivé d’Orléans et monté au début des années 50 et qui tiendra jusque dans les années 80. La place est un espace vide, sans aucune vie. On y circule ou on y stocke des matériaux.
Plan du bourg actuel, La place est toujours aussi vide, mis à part quelques places de parkings.
Le projet d’aménagement conçu par votre Conseil municipal. Limitation de l’espace goudronné afin de réduire la possibilité de stationnement des camions. Occupation du sud de la place par des parkings contrôlés et création d’un espace repos avec des bancs devant l’église. Déplacement du monument aux morts à l’arrière de l’église pour la mise en valeur des deux édifices. Si le budget le permet, construction d’un caquetoir, qui servira de halte aux piétons et aux cyclistes de passage.
Le château de la Rivière
Monsieur Raymond Brugère, qui fut ambassadeur de France, a fait paraître en 1933, à compte d’auteur, pour les siens, un petit livre, résultat de ses recherches et de ses méditations à propos du domaine et du château de La Rivière. Ce livre est orné de neuf dessins de Madame Brugère. Il nous a paru intéressant de le porter à la connaissance de ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de le découvrir. Les enfants de M. Raymond Brugère ont très aimablement accepté cette publication, tout en faisant remarquer qu’il s’agissait autant d’une œuvre de poète que d’une œuvre d’historien (Par exemple, des renseignements récents permettent de dire que :
- « châtaignier » et non « château » est à l’origine du nom de Châtenoy). Le beau château de briques, protégé par sa boucle de canal, devient, par amour familial…. ? – C’est le privilège des écrivains – le centre du monde.
- « Au pays de ma mère il est des bois sans nombre. »
L’origine de la « terre » de la Rivière est fort ancienne, tellement ancienne que l’on se demande si elle ne remonte pas aux temps fabuleux où les bonnes fées de la forêt d’Orléans se plaisaient à construire, dans des clairières de leur fantaisie, sinon de magnifiques châteaux du moins de coquets rendez-vous de chasse et d’amour. Tel fut le cas, affirme la légende, pour le château de Chamerolles, proche de Chilleurs-aux-Bois. Et cependant l’histoire est là pour nous rappeler que bien avant même la période gallo-romaine, à une époque où de grands conciles druidiques se tenaient sous les ombrées de Thifontaine, le petit coin de Gâtinais qui est le nôtre était peuplé d’hommes libres, de « leudes », déjà stables, déjà rivés à la terre, déjà constructeurs.
Le village de Châtenoy, autrefois Châtenoy-aux-Bois, doit son origine comme son nom au château qui existe sur son territoire et qui fut appelé tout naturellement de la Rivière, le ruisseau l’Huillard y prenant – ou à peu près – sa source. La dénomination latine « Castanatum-in-bosco », sous laquelle cette commune était désignée, figure dans un vieux texte de l’Abbaye de Fleury-St Benoît remontant au IXème siècle : ceci permet d’affirmer que le fief de La Rivière existait déjà à l’époque prodigieuse de Charlemagne et de Roncevaux.